La journée de la (l’in)visibilité des personnes transgenres

La journée de la (l’in)visibilité des personnes transgenres

Le 31 mars est la journée internationale de la visibilité transgenre*. Cette journée célèbre, non seulement, le droit des personnes transgenres à être visibles dans la société mais sert aussi à faire prendre conscience à cette société que les personnes transgenres sont encore trop souvent discriminées dans la vie quotidienne.

Le 31 mars est la journée internationale de la visibilité transgenre. Cette journée célèbre, non seulement, le droit des personnes transgenres à être visibles dans la société mais aussi faire prendre conscience à cette société que les personnes transgenres sont encore trop souvent discriminées dans la vie quotidienne.La Maison Arc-en-ciel de la province de Luxembourg avait organisé à cette occasion un “festival de la visibilité trans” qui aurait dû se tenir le week-end dernier à Saint-Hubert. La covid en a décidé autrement et nous a contraint à revoir nos plans. C’est ainsi que ce festival a été réalisé sur les réseaux sociaux et a pris le nom de “Week-end de la visibilité trans 2.0”.

À cette occasion, une première activité s’est déroulée à l’initiative du CAL Luxembourg la semaine précédant le festival. Au cours d’une session « L’éthique en question », la coordinatrice de la Maison Arc-en-ciel et la responsable du groupe trans ont eu l’occasion d’expliquer le travail réalisé par l’association au profit des personnes transgenres, plus particulièrement.

Le week-end de la visibilité trans* 2.0

Ensuite, le vendredi, premier jour du festival, une émission spéciale a été diffusée sur les réseaux sociaux. Dans cette émission, deux femmes transgenres ont été interviewées sur leurs difficultés à être visibles au travail. Le samedi, une conférence, traitant de la visibilité des enfants et des adolescents, a été diffusée avec la collaboration d’une psychologue, spécialisée dans ce domaine et membre de la Maison Arc-en-ciel de Verviers. Le dimanche, la parole a été donnée à une femme trans ayant dû fuir son pays natal pour pouvoir enfin s’affirmer. Toutes ces activités ont été réalisées en collaboration avec l’association Rain’Gaum, seule association LGBT de la province de Luxembourg.

Si nous nous sommes donné.e.s autant de peine pour présenter ces activités, c’est tout simplement parce qu’au fil de notre travail au sein de l’association, nous constatons chaque jour que la visibilité des personnes transgenres ne dérange personne à la seule condition qu’elle ne soit pas réelle.

La société, prétendument ouverte et inclusive, n’aime pas être bousculée dans sa binarité. C’est une des principales raisons qui provoque l’invisibilité des adultes transgenres au travail et des enfants et adolescents transgenres à l’école.

L’existence de cette journée devrait amener la société à réfléchir sur la question du genre qui n’a strictement rien à voir avec le « sexe ». Lorsque la différenciation sera bien réelle entre ces deux termes, un grand pas vers la visibilité des êtres humains transgenres sera réalisé. Le genre ne veut pas invisibiliser le sexe. Les deux doivent coexister car ils sont intimement liés à l’humain.

C’est le rêve que je fais …

En cette journée de la visibilité des personnes transgenres, je rêve de voir des enfants et des adolescents pouvoir s’affirmer dans le genre qu’ils revendiquent avec l’appui et l’amour de leurs parents et des personnes qui leur sont proches. Je rêve de voir des adultes transgenres conserver l’amour et la considération de leur famille après avoir fait leur coming-out. Je rêve de voir des patrons d’entreprises conserver leur confiance aux adultes transgenres qui ont l’audace de “sortir du placard” pendant l’exercice de leur fonction, en ne préjugeant pas qu’ils ont perdu leurs facultés intellectuelles et professionnelles parce qu’ils changent de genre. Je rêve de voir des élèves être bien accueillis dans l’établissement scolaire qu’ils fréquentent après s’être dévoilés en toute confiance à leurs professeurs et leurs condisciples. Je rêve de vivre dans une société où je ne suis pas regardée comme « une bête de foire » chaque fois que je quitte mon domicile.

Et pour que ce rêve ne reste pas une utopie, il est nécessaire que chacun(e) fasse cet effort de comprendre et respecter les personnes transgenres en réalisant qu’elles n’ont pas choisi leur genre mais qu’il leur a été imposé par Dame Nature.

* Merci à Rachel Crandall, militante trans de l’état du Michigan (Amérique) d’avoir eu cette merveilleuse idée de créer cette journée en 2009.

 

Lola, responsable du groupe transgenre de la Maison Arc-en-ciel

 

Plus d’infos sur le site http://transgenremaclux.com  |  Rejoindre le groupe trans*  et la Maison Arc-en-Ciel sur facebook


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