Don de sang et homosexualité masculine

Don de sang et homosexualité masculine

Cela peut paraitre anecdotique au regard de certaines injustices que connait la communauté LGBT à travers le monde. Mais cela reste une discrimination et à ce titre elle se doit d’être dénoncée.

Sur base de la directive européenne 2004/33/CE, le don de sang est interdit pour tout homme ayant eu un rapport sexuel avec un autre homme. Et ce sans prescription en termes de temps ou de prise en compte de la prise de risque.

Pour quelles raisons ? Tout simplement sur base d’un comportement considéré comme à risque. Cette décision, faite il est vrai pour protéger les receveurs de sang des risques liés à la transfusion est une erreur de jugement.

Cette disposition véhicule une image négative de la communauté gay. Un HSH (Homme qui a des rapports sexuels avec des Hommes) serait donc automatiquement une personne à risque. Et l’on ne parle même pas ici de partenaires multiples, reconnaître dans le questionnaire avoir eu ce type de rapport une seule fois suffit à vous faire exclure à vie.

Il y a un monde de différence entre pratiquer le libertinage (ou être en couple libre) et avoir un comportement à risque en terme de santé. Étrangement, un hétérosexuel qui passerait de partenaires en partenaires sans se protéger ne serait exclus que quelques mois.

On incrimine donc la sodomie qui comme chacun sait n’est pratiquée que dans le milieu gay ( J ). Nous ne serions donc pas assez conscients du risque pour nous protéger. Il s’agit d’une discrimination, rien de plus, rien de moins.

Alors en tant que gay, il serait nécessaire de mentir si l’on veut poser un acte citoyen ? Et aller à l’encontre de notre principe d’être reconnu pour ce que nous sommes si nous désirons le vivre?

Dans d’autres pays, cette directive (certes utile au moment de l’épidémie du VIH) a depuis longtemps été mise de côté. Par exemple, l’Espagne et le Portugal qui acceptent les dons sans distinction d’orientation sexuelle. L’Angleterre leur a emboité le pas en 2011.

Et chez nous ? Fin 2013, la ministre Laurette Onkelinkx et le sénateur Yoeri Vastersavendts (Open Vld) ont convenu que l’exclusion de certaines personnes en vue d’un don de sang devait se faire sur base du comportement à risque et non pas en vertu de l’orientation sexuelle.

La Croix-Rouge de Belgique et d’autres institutions continuent cependant d’appliquer les critères européens excluant les homosexuels du don de sang. Et de propager par-là, une image négative sur une communauté.

 


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